« Collection Atlas du cosmos ». C’est une sœur jumelle du Soleil. Une étoile semblable à la nôtre en termes d’âge, de composition chimique et même de température et de masse. Par ses similarités avec notre astre, HD 186302 est peut-être l’indice qui permettra de résoudre le mystère des origines de notre système solaire.
En effet, selon une équipe française, portugaise et arménienne, cet objet de la constellation australe du Paon, situé à 186 années-lumière de la Terre, pourrait être issu de la même nébuleuse qui a donné naissance au Soleil. Cela en ferait, expliquent Vardan Adibekyan, de l’Institut d’astrophysique et des sciences de l’espace à Porto (Portugal), et ses collègues, la première des milliers d’étoiles formées dans cette nurserie cosmique à avoir jamais été identifiée ! Ils ont présenté leurs observations dans la revue Astronomy & Astrophysics du mois de novembre 2018.
Comme nombre de ses congénères, le Soleil est vraisemblablement apparu au sein d’un amas stellaire. Voici 4,6 milliards d’années, un vaste nuage de poussières et de gaz s’est effondré sur lui-même créant presque simultanément des milliers d’étoiles, dont la nôtre. Ces astres, de même âge et (ayant été fabriqué à partir du même matériau) de même composition chimique, ne sont pas restés regroupés. Les liens gravitationnels assurant leur cohésion d’ensemble étant faibles, la cohorte s’est peu à peu disloquée au fur et à mesure de son déplacement à travers la Voie lactée. Dispersant ses étoiles. Et isolant, peu à peu, le Soleil des autres membres de sa fratrie.
Une titanesque opération
Pourrait-on les retrouver ? « Cela permettrait de procéder à des comparaisons avec le Soleil afin d’acquérir des informations sur ses conditions de formation, la région (probablement plus centrale) du disque galactique d’où il provient, voire la façon dont il s’est doté de planètes », estime Vardan Adibekyan.
Pour réussir là où d’autres avaient échoué, ces astronomes ont eu l’idée de profiter des retombées de la mission d’astrométrie Gaïa. « Ce satellite de l’ESA [Agence spatiale européenne], connu pour avoir fourni en avril 2018 la position et la vitesse de plus d’un milliard d’astres, doit livrer, au second semestre 2021, les spectres lumineux des cent millions d’étoiles les plus brillantes du ciel, explique Alejandra Recio-Blanco, responsable du traitement des données du spectromètre de vitesse radiale (RVS) de Gaïa. Or il est prévu que ces derniers soient analysés dans des centres comme celui du CNES à Toulouse afin d’accéder à certains paramètres de ces objets : leur température, leur gravimétrie de surface (liée au rayon) et leur composition en une dizaine d’éléments chimiques. »
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